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27/04/2007

Phare(s)

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Parfois des gens qui ne connaissent pas Alexandrie m’interrogent naïvement sur son Phare. Je réponds, un peu gênée de faire remarquer son ignorance à mon interlocuteur, que c’est un phare mythique justement parce qu’il n’existe plus, qu’il a été détruit il y a bien longtemps par des tremblements de terre…
Mais après tout… il y a bel et bien un phare à Alexandrie, je le vois toutes les nuits depuis la fenêtre de ma chambre, enfin plutôt sa lumière qui tournoie à intervalle régulier. Son faisceau de douce lumière, estompée par la distance, traverse ma chambre toutes les poignées de seconde. Quand je m’approche des volets entrouverts, j’ai parfois l’impression qu’il me fait un clin d’œil, comme si quelqu’un tout d’un coup pensait à moi et me faisait un petit signe. C’est que le port de marchandises est là tout proche, juste derrière le port de pêche et la mince bande de terre de la presqu’île d’Anfushi.
Et puis il y a aussi l’élégant petit phare miniature des jardins de Montaza, qui est là on dirait juste pour faire joli, pour démontrer aux promeneurs du parc qu’Alexandrie a bel et bien son phare… Le Pharos, le seul, le vrai, celui qui a fait la gloire d’Alexandrie, l’une des Sept Merveilles du Monde Antique avec sa statue de Poséidon (ou d’un autre dieu) et des tritons ailés, celui qui a donné son nom à tous les phares construits par la suite, gît au fond de l’eau, éparpillé en d’innombrables blocs de pierre énormes, au pied du fort de Qaït Bey… Jean-Yves Empereur –et d’autres– nourrit le projet de remonter la porte du Phare, dont les principaux éléments monumentaux ont été identifiés sous l’eau par son équipe d’archéologues, et de la reconstituer sur la presqu’île de Silsilah (en face de la Bibliotheca) pour que le public puisse venir l’admirer. Alors enfin, je pourrai répondre aux curieux ignorants que le monument phare d’Alexandrie est bel et bien debout.

15/04/2007

Rituels

Il y a des choses qui font tellement partie de mon quotidien égyptien qu’elles ne m’étonnent plus du tout… C’est Justine, la nouvelle stagiaire française qui me fait me remémorer que ces choses m’étonnaient moi aussi… au début. C’est surtout les rites religieux qui ponctuent tellement le quotidien, - même au travail, surtout au travail !- à tel point que l’on ne s’en rend même plus compte avec le temps. Ca commence par les récitations du Coran (enregistrées) qui retentissent dès le matin et traînent leur chant lancinant pendant une bonne demi-heure, écoutées par un voisin de bureau. Puis les prières collectives, sur un tapis de fortune (une sorte de chute de moquette grise) installé dans un coin à côté de la photocopieuse, où les hommes accomplissent à intervalle régulier leur devoir religieux, tout seul ou en groupe. Les filles elles, se mettent dans un autre couloir, plus étroit et retiré, et caché à la vue de tous (il serait indécent que les hommes les voient le cul en l’air quand elles se penchent en avant le front sur le sol pour prier). Et cela s’accompagne de tout un rituel, elles emmènent leur petit tapis de prière, leur « attirail » de prière pour les non-voilées, se prêtent leur tapis entre elles, viennent se chercher… Le plus gênant pour moi, c’est les ablutions qui ont le défaut d’encombrer sérieusement les toilettes féminines, pourvues seulement de 2 toilettes et d’un lavabo pour tout l’étage… Alors c’est l’embouteillage quand il y a la queue à l’heure de la prière ! Chacune se mouille plus ou moins soigneusement ou à la va-vite la tête, le nez, la bouche, les oreilles, les mains, les avant-bras et les pieds. Et là je dois reconnaître que certaines choses m’étonnent encore, même après les avoir vues des dizaines de fois, comme quand certaines (enfin la plupart) se mouillent très symboliquement les pieds, par-dessus leur chaussettes…