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26/02/2006

Bédenguen

Chez Abou Rabia, vendeur de sandwichs foul-falafel-and co près de la Bibliotheca, je suis sûre que je suis connue comme la «miss bédenguen», ou l’étrangère bizarre qui adore les sandwichs bédenguen. Lors de notre passage presque quotidien, j’ai pu remarquer les petits sourires ou les commentaires amusés du vendeur à la caisse. Quand je commande « wahed falafel », ça le fait marrer ou même il commente carrément le fait que « ça me plaît hein le bédenguen », et quand j’en prends pas, il peut pas s’empêcher de dire « ah, y a pas de bedenguen aujourd’hui » ? En fait bédenguen ça veut dire aubergine, c’est pas que j’en raffole tant que ça mais ça change des fèves, soit du foul et du falafel, les sandwichs ici les plus communs (le foul est une purée de fèves épicée et les falafels des boulettes frites à base de fèves vertes). Et puis ce qui me plaît, c’est qu’elles sont différentes tous les jours ; parfois, assez pimentées, parfois avec de la sauce tomate, parfois bien fondantes, parfois trop salées et pas vraiment bonnes, et j’aime à imaginer que c’est selon l’humeur du chef cuisinier…

09/02/2006

Le souk des femmes

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medium_alex_fevrier_005.jpg Vendredi dernier, on est allées au souk des FEMMES. « Zan‘et es-sittat » en arabe, littéralement « ruelle bondée des femmes ». Et quand on dit femmes, attention, c’est la femme jusquau bout des ongles et avec tous ses attributs féminins et ses accessoires de beauté : foulards, maquillage, bijoux, sacs, etc., répartis par allées. Mais le plus impressionnant reste… les sous-vêtements, les nuisettes, et autres costumes de danse du ventre. Le tout dans les couleurs les plus criardes, les dentelles les plus kitch et une vision du sexy très « olé-olé ». A flâner dans ses échoppes et observer la clientèle féminine de tout type qui s’y bouscule, cela me conduit à m’interroger sérieusement sur ce que porte les fantômes noirs sous leur voilage intégral !! Chaymaa m’a avoué que trois de ses amies qui se sont mariées, ont acheté l’un de ces costumes de danse du ventre pour faire des danses nuptiales à leurs heureux époux. Humm, c’était donc ça !

18/01/2006

Entre filles

Je suis impressionnée par le degré d’intimité que j’ai atteint aujourd’hui avec des Egyptiennes, enfin bien sûr, pas n’importe lesquelles, avec mes deux petites collègues préférées. Aujourd’hui, on rigolait entre filles pendant une pause plus frivole que d’habitude, sans doute pour profiter de ce dernier jour d’absence du boss, et elles se sont charriées entre elles à propos des mecs ! Et cela sans aucune réserve ou pudeur « « musulmane » » (avec des doubles guillemets, car ce n’est pas vraiment une histoire de religion mais plutôt de société conservatrice et patriarcale), mais de façon directe au contraire, en faisant même allusion au voile que porte l’une et pas l’autre… Cela m’a quand même surpris d’entendre la question « do you sleep with him ? » dans la bouche de Radwa la voilée même si la réponse fut négative et si c’était bientôt corrigée par une inquiétude : tous les gens autour de nous comprennent aussi l’anglais ! La seule langue commune à nous trois tant que mon arabe et le français de Radwa n’auront pas fait de progrès fulgurants. Tout cela est parti d’un souci de Chaymaa : que j’aie l’occasion d’aller à un mariage égyptien avant de partir ! Elle a promis en rigolant de faire du mieux qu’elle pourra pour se marier avant que je parte. Si c’est pas une preuve d’amitié ça ! Il faut que je réserve prochainement une note spéciale à Chaymaa car depuis son arrivée, elle a changé ma vie à la Bibliotheca. Tout cela me rappelle quelques lignes que j’ai lues dans le Lonely Planet : « Lier connaissance avec une Egyptienne vous en apprendra beaucoup sur la vie locale, et vous permettra de vous faire guider par une personne entièrement sûre. Toutefois, ce type de rencontre reste rare – saisissez donc la moindre occasion de contact. »

07/01/2006

Malek

Autant je suis exaspérée par la filouterie de certains Egyptiens, roublards quand il s’agit d’arnaquer les touristes ou carrément vicieux avec les étrangères, autant je suis toujours surprise par l’extraordinaire amabilité, sans aucune arrière-pensée, d’une très grande partie d’entre eux. Deux attentions dans la même journée ont suffi pour m’en convaincre. Peu après mon retour des vacances de Noël, un « collègue » m’accoste devant l’ascenseur, en me disant que ça lui fait plaisir de me voir, que je leur ai manqué… J’en reste bouche bée car sa tête ne me dit rien et même si l’on travaille au même étage, je suis à peu près certaine de ne jamais lui avoir adressé la parole. Puis il enchaîne sur sa fatigue, c’est que sa femme dit-il, a accouché la nuit il y a deux jours. Je le félicite et m’enquiert du sexe et du prénom de l’heureux événement. C’est un garçon nommé Malek. Bienvenue Malek. Et le nom de l’heureux papa au fait ? Histoire de ne plus ignorer ces inconnus à qui je manque sans le savoir… Trop tard, il est déjà descendu de l’ascenseur. Le soir, chez le marchand de légumes, l’adolescent qui sert ce soir-là m’offre un citron car mes yeux rougis lui ont mis dans l’idée que j’avais un rhume. En réalité, il ignore que ce n’est qu’une journée d’ordinateur, mais il est si appliqué à m’expliquer comment je devrai le couper et profiter des bienfaits de son jus et de sa pulpe que je n’ose le contrarier. En plus, il y met si bien les gestes que je comprends tout, je n’ai plus qu’à le remercier chaudement et à suivre ses recommandations expertes pour ingurgiter une bonne dose de vitamine C.